Une chose qui m'a fortement étonnée sur la jeune femme boulimique que l'on voit dans ce reportage, je ne sais pas s'il y a des boulimiques parmi nous (au sens boulimique qui se fait vomir) : Je pensais (en tant qu'hyperphage) que les boulimiques se sur-remplissaient pour le plaisir que ce moment d'hyperphagie procure. Et avec Malika, je comprends exactement l'inverse, sauf erreur : elle recherche le sur-remplissage pour pouvoir vomir et ressentir pendant 2 heures ensuite la sérénité immense que provoque le vide. Bref, comme si elle se shootait au Lexomil quoi -ce qui serait bien sûr encore plus dangereux à court terme.
Toutes ces addictions !
TCA, drogue, alcoolisme, addiction au sexe, addiction à Internet, achats compulsif. Je pense vraiment que l'addictologie doit devenir un champ essentiel des psychothérapies. Peut importe le support d'addiction paradoxalement, c'est vraiment le besoin d'addiction derrière qui est passionnant.
Une première analyse dit que c'est le besoin d'activer le circuit de la récompense. Certes, je pense cela.
Mais la question suivante est "Pourquoi ou comment ce besoin compulsif d'activer le circuit de la récompense ?"
L'analyse plus profonde répond "Pour chasser au plus vite des émotions évidentes ou sous-jacentes."
La plupart du temps, quand je cède à l'hyperphagie, c'est plutôt pour faire cesser une torture de la goutte d'eau, donc une émotion désagréable et lancinante qui affleure à peine (voire pas du tout) à la conscience mais qui néanmoins me rend hyper sensible le soir. Ennui, sentiment d'abandon, tristesse, colère, anxiété, soft, soft, soft. D'où la théorie de la pleine conscience, accepter de vivre dans son corps une émotion au lieu de la refouler et qu'elle devienne lancinante, respirer dedans, l'accepter...
C'est à mon avis une partie de la réponse, une partie seulement.