que se passe t- il en moi? (filliozat)

ça fait déjà quelques temps que je parle de ce bouquin, j'ai l'impression que c'est une mine pour tous ceux qui mangent sous l'impulsion de leurs émotions (ça me rappelle quelqu'un! )
La thérapeute que je vois est formée par isabelle filliozat donc j'ajoute aussi quelques éléments qu'elle m'a donnés et qui ne sont pas dans le bouquin.

je vais partager ce que j'en retire, parce que ça pourra peut être parler à d'autres que moi, j'essaierai de noter quelques exercices aussi... mais si certains ont l'impression que je me plante et que je n'ai pas compris, qu'ils n'hésitent pas, je n'ai pas la science infuse!
(je le ferai en plusieurs fois, faute de temps)

distinction entre sensation/émotion/ sentiment/humeur/tempérament

- une sensation est physique, c'est une réponse des organes des 5 sens extéroceptifs: ouie, gout, toucher, odorat vue, mais aussi des sens intéroceptifs: equilibre, douleur, muscles...
Une sensation dure le temps de la stimulation.

- une émotion est une réponse physiologique de l'organisme à un événement. Il se compose de 3 temps: charge, tension, et décharge. ça dure de quelques secondes à quelques minutes.
Une émotion a une fonction, c'est de nous permettre de répondre de façon adaptée à un événement mais aussi de rétablir l'équilibre de l'organisme
6 émotions: colère/peur/joie/dégout/tristesse/amour.

-un sentiment est un mélange d'émotion et de mental, plus on l'exprime, plus on le renforce

- l'humeur est la coloration émotionnelle, elle est liée à son état de faim/ fatigue/ lumière. Elle dure de quelques heures à quelques jours

- le tempérament est une étiquette, c'est une habitude émotionnelle prise et sur lequel on peut travailler.

Merci shangai-li, c'est très intéressant. J'attends la suite avec impatience (non, je ne te mets pas du tout la pression).

de rien chrystel, je sais que ça fait encore un peu chiche, mais je vais mettre la suite! si si!

(ça a pas l'air, mais ça a provoqué pas mal de réflexions pour moi, même rien qu'avec ça, je crois que je vais aussi vous faire part de mes réflexions, ça pourra peut être parler à certaines d'entre vous)

à plus tard donc!

ça a vraiment l'air intéressant. J'ai hate de te lire. Et aussi avec tes réflexions, ça peut nous donner des révélations :)

bon, allez, je m'y mets!

bon, alors voilà en vrac les différentes analyses que j'ai pu faire de ces premières réflexions:

- c'est important de savoir différencier une émotion d'un sentiment, parce que si on espère se débarrasser d'un sentiment désagréable en pensant que c'est une émotion et en l'exprimant comme on le fait de façon efficace avec une émotion, ben on va se planter et ça va être pire... (bon, maintenant que c'est dit je n'ai pas de solution concrète pour éviter ça!)

- le tempérament "apathique, flemmard, colérique..." peut être changé! ça c'est super intéressant, parce que effectivement je me suis rendu compte que je me suis longtemps vue comme quelqu'un de fainéant, de mollassonne, de pas sportive alors qu'en réalité je fais autant de sport sinon plus que certains de mes amis par exemple! je commence aussi à penser que c'est vraiment quelque chose qui est très subjectif, et qu'on ne se voit pas vraiment comme quelqu'un d'extérieur nous voit.
Je lis souvent de personnes qui font des tonnes de choses "je suis un paresseux alors je me force tout le temps à faire plein de trucs" du coup, ils paraissent hyperactifs pour les autres, mais continuent à se percevoir comme paresseux.
Le tempérament, je pense que ça rejoint aussi beaucoup les croyances qu'on a sur nous, des choses qu'on a dit sur nous à un moment, des phrases ancrées en nous, qui influencent notre image de nous même...

les emotions:

colère:
-ressentie en cas d'injustice, de frustration, de blessure
-si associée à un sentiment d'impuissance, elle se transforme en rage.
- sert à réparer la blessure si on est dans la relation

peur
-en cas de danger, d'inconnu
- si on ressent de l'impuissance, elle devient terreur
-sert à anticiper, se protéger par la fuite ou le combat
-en cas de terreur, sert à se protéger par la sidération

tristesse
-en cas de deuil, de perte
- sert à l'acceptation

dégoût
-en cas de viol, de décalage de valeur
-sert à rejeter ce qui nous est trop étranger

joie
-dans les situations de réussite, de partage
-créé du lien, sert de motivation pour favoriser les apprentissages, la motivation, apparait quand on est sur le bon chemin de la réalisation de soi

amour
- en cas d'intimité
-créé du lien aussi
-permet de se sentir exister

En ce qui concerne le tempérament, j'ai lu de nombreux ouvrages sur les enfants (Brazelton, gordon...) et il ressort toujours qu'il ne faut jamais coller une étiquette sur son enfant car cette image va perdurer toute sa vie.

Donc ne jamais traiter son enfant d'idiot, d'imbécile, de bon à rien, de fainéant, de mou... car même si on le dit sur le coup de la colère (parfois ça peut nous échapper sans qu'on fasse gaffe), suite à une exaspération... pour lui, c'est souvent irrémédiable.

Alors s'il vous arrive de craquer et d'avoir ce genre de propos (après tout, nous ne sommes que des êtres humains faillibles), une fois l'émotion retombée, allez voir votre enfant et expliquez-lui que ce que vous avez dit est totalement faux, que c'est sorti de votre bouche à cause de la colère et que vous le regrettez fortement. Et rassurez-le en lui donnant 2-3 adjectifs positifs le concernant.

Et une fois adulte, il n'aura pas de préjugés tenaces le concernant.

réflexions perso:

- ça a été assez difficile pour moi de citer des situations où j'ai pu ressentir de la joie. Bien sûr, avoir ma fille, ou me marier ça a été des grandes joies, mais j'ai l'impression que finalement mes joies sont assez atténuées et pas ressenties assez "fort".

-j'ai du mal à faire confiance à mon émotion de peur face à des gens par exemple qui ne m'inspirent pas confiance au début, je ne fais pas confiance à mon instinct et je réprime les petites alarmes, de peur que l'autre s'en rende compte et qu'il s'en sente blessé ou vexé d'être perçu comme un danger. J'ai souvent cette peur de ne pas être acceptée ou appréciée, le jugement de l'autre continue à être très important pour moi (même si je me suis beaucoup améliorée!)

- je ne ressens jamais de colère quand je suis dans des situations où on me blesse si c'est causé par des gens que je ne connais pas, ou des gens pas aussi proches que mon mari ou ma fille (oui, je me rends compte que ça fait pas grand monde) je me sens déprimée et démolie, mais pas en colère. C'est un problème, parce que ça engendre le cercle infernal de la violence

avec les gens que j'aime, je suis capable de colères noires, très violentes où je casse des trucs, où je suis capable de frapper.

C'est pas étonnant, puisque le processus de la violence due à la passivité, c'est un cycle en 4 phases:
1- ne rien faire/dire
2- suradaptation
3- agitation
4- violence (envers l'autre/ envers soi même dans le cas d'incapacitation= somatisation)

ce qui me motive, c'est que j'espère être capable d'apprendre à exprimer de façon différente mes émotions en les reconnaissant déjà, puis en les extériorisant, ce qui devrait logiquement diminuer et peut être casser le cycle de la violence.

je vous passe les raisons et les circonstances précises (que je connais bien, c'est toujours la même histoire des parents à qui on veut faire toujours plaisir, sans savoir ce qu'ils pensent, donc on a toujours peur de déplaire, bla bla bla... j'ai encore du boulot de ce côté là)

j'espère que ça pourra en inspirer d'autres que moi en tout cas!

(la suite au prochain numéro!)

de l'illettrisme à la maîtrise

Ce processus montre le chemin à parcourir pour passer de l'illettrisme des émotions à l'intelligence du coeur (ce ne sont pas des définitions de personnalités mais des étapes, certains y restent bloqués un temps, d'autres toute une vie)

1- l'anesthésie
On est "blindé", un mur nous sépare de nos émotions, aucune émotion ne parvient à notre conscience, ni même de sensation particulière. On voit les événements sans en être affecté, ni en positif, ni en négatif. Il s'agit de refoulement, ou de déni, et pas d'une excellente maîtrise de soi même ou d'un détachement qui peut passer pour de la sagesse. En réalité, ces personnes sont déconnectées d'elles mêmes (et des autres), et pas fortes. Certains n'ont pas conscience de réprimer, ils fumesnt, boivent, se rongent les ongles, achètent... s'absorbent dans un comportement compulsif qui leur permet d'éviter l'émotion. Ils ne savent pas / ne veulent pas savoir que quelque chose se déroule en eux, ils s'anesthésient.

2- perception de sensations diffuses
Sortant de l'anesthésie, la personne perçoit des sensations, mais ne les relie pas à une expérience émotionnelle. Les sensations sont vécues comme isolées, comme si elles ne nous appartenaient pas. Certains se focalisent sur leurs sensations diffuses (frissons, picotements...) et utilisent cette focalisation là dessus, pour ne pas prendre conscience de l'émotion qui les provoque.

3- Expérience émotionnelle chaotique
Les émotions émergent la personne, l'envahissent, la débordent. Dans le langage courant, on parle de personnes "émotives", elles sont envahies de turbulences émotionnelles sans pouvoir les nommer ou en identifier les causes. Les émotions restent alors plus inhibitrices que bénéfiques. Le passé fait irruption sans crier gare. Les émotions sont rarement réactives à l'instant présent, elles sont des élastiques, des collections de timbres, des projections ou des substitutions... des sentiments parasites, dysfonctionnels. (j'expliquerai plus loin ce que sont ces dernières notions)

4- identification
la verbalisation est le processus qui va permettre d'identifier de différencier d'organiser les affects et de mettre de l'ordre dans le vécu intérieur. On n'est plus englué dans l'émotion quand on la nomme. Mettre du mot, c'est mettre du sens à une émotion en commençant à la regarder. Nos émotions peuvent alors nous permettre de participer à la construction de nos relations à autrui, à ne plus les laisser nous diriger inconsciemment. Identifier permet de distinguer d'une part les émotions réactives à exprimer et d'autre part les sentiments parasites et dysfonctionnels dont déclencheurs et causes profondes sont à élucider.

5- causalité
Quand nos émois sont disproportionnés ou inadaptés aux situations, les causes sont alors à rechercher dans le passé proche ou lointains.

6- empathie
la compréhension de nos émotions mène à la compréhension des émotions d'autrui. empathie pour soi, pour celui qu'on a été et empathie pour les autres. L'empathie est une écoute sans jugement, sans excuse non plus. Quand on a peu conscience de ses émotions, on est porté à l'égocentrisme. On nie aux autres le droit d'agir en fonction de leur vécu personnel et nous interprétons leurs comportements comme dirigés vers nous. L'empathie nécessite de se décentrer de soi même. Se connaître s'accepter soi même dans ses émotions est fondamental pour permettre à autrui de s'exprimer dans sa vérité, de rire, pleurer et crier sans chercher à le calmer à tout prix. Après le voyage à l'intérieur de soi, la subtilité des émotions d'autrui devient plus lisible et le respect pour ses sentiments devient naturel. Quand quelqu'un se montre désagréable, il le fait fréquemment en toute inconscience, par peur, par défense, le plus souvent il n'imagine pas votre souffrance.

7- interactivité
Quand on prend conscience de la réalité affective d'autrui, nous mesurons l'impact de nos gestes, paroles et attitudes envers lui. En développant notre empathie, nous accédons à l'interdépendance, condition d'une véritable autonomie.

Merci shangai-li, c'est très intéressant.
ça rejoint beaucoup ce que dit roger Gould dans son livre.

Les sentiments parasites

1- les réactions élastiques
C'est une émotion du passé projetée sur le présent. Réaction émotionnelle hors de proportion avec l'apparent déclencheur, elle est en fait une réactivation du refoulé. Quand une personne n'a pas pu ou pas su exprimer une émotion, cet affect reprimé cherche une issue. Toute situation ou personne qui rappelle de près ou de loin cette émotion ou l'événement qui l'a suscitée réveille le passé.

2- les sentiments de substitution
Comme son nom l'indique c'est un sentiment exprimé à la place d'un autre. Il se reconnaît à ce qu'il est familier!

3- le sentiment de projection
Il consiste à attribuer à autrui le sentiment, le problème que nous refusons de voir en nous.

4- les collections de timbres
On peut collectionner les émotions comme les timbres, en épargnant l'expression des petites blessures, incompréhensions et frustrations, vous thésaurisez pour vous offrir une belle scène. Une collection peut se constituer sur une soirée, des semaines, des mois, des années. Certains épargnent jusqu'à pouvoir s'offrir un divorce. Il est à noter que certains n'explosent jamais, ils implosent dans la maladie physique ou psychique.
Pour ne plus accumuler de rancune, apprenez à exprimer vos mécontentements tout de suite, même pour de toutes petites choses. Mais peut être faites vous des collections dans le cadre d'un jeu psychologique, pour confirmer vos croyances, éviter l'intimité et faire progresser votre scénario de vie? (I. Filliozat revient plus tard sur les bénéfices inconscients dans un chapitre sur les relations de couple.)

Si certains d'entre vous trouvent que certains de ces sentiments leur parlent, n'hésitez pas à me le signaler, je noterai les exercices qui vont avec...

Il y en a encore, mais je n'ai plus le temps! au prochain numéro donc!

merci shangai-li, je viens de découvrir ton post, et ça me parle beaucoup étant moi meme suivi par une psy formée par filliozat...Justement je me disais que je devrais relire tous ses livres parce que en évoluant on a un regard différent lors d'une deuxième lecture...

Un grand ! C'est super pour toutes celles qui n'ont pas le livre chez elles !

de rien de rien les filles (comparé à chrystel, je suis une quiche lente )

Allez, on continue avec les sentiments parasites:

5- Angoisses, peurs, phobies

- L'inquiétude est un sentiment parasite (qui permet de cacher la véritable raison de type prendre conscience de la vacuité de son existence) ça peut être un sentiment hérité de ses parents. Les peurs pour autrui, les sentiments de substitution dissimulent autre chose (sentiment d'incompétence par exemple).
- l'angoisse est un mélange d'émotions. C'est un état qui peut dure + ou - longtemps (et pas une réaction physiologique adaptative) C'est un sentiment parasite qui exprime un conflit sous jacent. Certaines personnes ressentent de l'angoisse dans des situations bien définies; l'angoisse disparait quand la situation s'éloigne.

Citation :

Petite clé pour sortir d'une crise d'angoisse:
S'asseoir bien droit, deux oreillers placés l'un à côté de l'autre derrière vous. Inspirez en gonflant le ventre, et bouche ouverte, rentrez le ventre rapidement. l'air est propulsé dehors par le diaphragme. Inspirez de nouveau, gonflez le ventre, et expirez comme précédemment en disant "non" le plus fort possible.
maintenant mettez vos bras en mouvement. Poings fermés, avant bras à l'horizontale, frappez du coude dans les oreillers sur chaque expir. Gardez les yeux ouverts. Plusieurs fois.

-les phobies
tout peut être objet de phobie.Peur irrationnelle et irrépressible d'un objet ou d'une situation. Il existe des phobies simples, échos de situations traumatisantes, ce sont des élastiques. D'autres sont plus complexes et incluent un mécanisme de projection sur un objet symbolique. La panique vise à voiler les émotions sous jacentes, elle permet de rester inconscient de la réalité du conflit. Comment en guérir? en osant regarder la réalité en face et en exprimant les émotions anciennes encore bloquées en soi.
Derrière une phobie, l'anxieté, la panique, il y a une blessure restée ouverte. La colère n'a pas pu être dite pour guérir.
d'autres peurs incompréhensibles et disproportionnées ont des origines plus lointaines et font écho aux souffrances de nos ancêtres.

voilà, c'est tout pour maintenant, la suite encore pluuuus tard!

shangai-li a écrit:

Les sentiments parasites

4- les collections de timbres
On peut collectionner les émotions comme les timbres, en épargnant l'expression des petites blessures, incompréhensions et frustrations, vous thésaurisez pour vous offrir une belle scène. Une collection peut se constituer sur une soirée, des semaines, des mois, des années. Certains épargnent jusqu'à pouvoir s'offrir un divorce. Il est à noter que certains n'explosent jamais, ils implosent dans la maladie physique ou psychique.
Pour ne plus accumuler de rancune, apprenez à exprimer vos mécontentements tout de suite, même pour de toutes petites choses. Mais peut être faites vous des collections dans le cadre d'un jeu psychologique, pour confirmer vos croyances, éviter l'intimité et faire progresser votre scénario de vie? (I. Filliozat revient plus tard sur les bénéfices inconscients dans un chapitre sur les relations de couple.)

COUCOU
Je veux bien des prcision à ce sujet erci bcp !!!!!

salut!

je m'y attelle dès que je peux, c'est bien sur les bénéfices inconscients que tu veux des précisions?

bises en tout cas!

non sur le fait de collectionner des emotions (je suppose) pour confirmer ses croyances
enfin ceci a tilté en moi, je cherche à travailler sur mes croyances (que j'ai identifiées) et s'il y a des exos, je suis preneuse
merciii

Ce que filliozat appelle "la collection de timbres", c'est l'accumulation de ressentiments. A chaque truc qui nous met en colère, on ravale sa colère, on ne dit rien, et puis au fur et à mesure de la journée ou de la soirée, on éclate, pour un ènième truc banal. C'est comme si on encaisse, on accumule les points et l'énergie pour enfin se donner la permission d'exploser (avec la goutte d'eau qui fait déborder le vase). On collectionne les émotions comme les timbres et quand on en a assez, on fait une belle scène en épargnant sur l'expression des petites blessures, incompréhensions et frustrations.

Citation :

Avez vous tendance à utiliser ce mode relationnel? voyez comment. S'il vous confère un certain pouvoir dans la relation, il l'altère à coup sur.
Vous avez une importante collection en cours? Comment a t elle démarré?
Quel est votre bénéfice à la conserver?
[...]
Vous désirez vous libérer d'une collection de timbres qui vous encombre. Cette technique n'est valable que dans une relation d'adulte à adulte. En sont exclus les sentiments collectionnés dans l'enfance envers les parents.

Ramassez des cailloux ou découpez de petits morceaux de papier. Ecrivez chacune de vos blessures en quelques mots sur un caillou ou sur un papier.
mettez le tout dans vos poches, les cailloux sont lourds, prenez conscience de ce poids, vous aurez plus rapidement envie de vous en libérer. C'est vous qui portez le ressentiment. S'il maintient votre désir de vengeance, il vous freine dans votre présent comme dans votre évolution. Considérez un a un chaque caillou, chaque blessure. Prenez votre part et décidez. Allez vous continuer à conserver le caillou dans votre poche ou acceptez vous de le laisser aller?

Dès que vous vous sentez prêt à pardonner, allez jeter vos cailloux dans une rivière, dans un lac... les papiers préfèreront la purification par le feu.

Evoquez maintenant une image de la personne, et imaginez la recevoir ce qu'elle désire vraiment. Pouvez vous la voir heureuse? vous êtes libéré du ressentiment. Vous ne pouvez pas? vous avez encore des cailloux dans vos poches, conservez les, ils matérialisent votre rancune.

(édité pour des questions de mise en page)

Dans ce livre, il y a aussi toute une partie sur les relations de couple, et notamment un chapitre qui s'appelle "qu'est ce qui nous pousse dans les bras l'un de l'autre?" je pense que c'ets ça qui t'intéresse vale, je te fais un petit résumé

Deux personnes peuvent s'être trouvées pour assembler leurs problématiques, comme les deux pièces d'un puzzle, ils se complètent bien. En conséquence leur couple ne peut tenir que tant qu'ils conservent la "forme" spécifique leur ayant permis d'imbriquer leurs besoins psychiques.

On peut avoir besoin d'un conjoint pour l'aimer mais aussi pour le haïr, pour faire ressortir la haine accumulée depuis l'enfance. Le couple est ainsi soudé sur une base névrotique chacun trouvant un bénéfice dans le rôle qu'il va jouer.
On a tendance à choisir des partenaires qui permettent de répéter des émotions non perlaborées (une émotion perlaborée a été reconnue, acceptée et a laquelle un sens a été donné)

ça peut être pour
-combler un manque affectif
- se protéger contre l'angoisse (de ne pas être aimé, d'être sans valeur, de rester seul, de l'intimité)
- libérer d'anciennes colères refoulées sans prendre de risque face à ses parents
- guérir son enfance
- réussir là où ses parents ont échoué
- tenir un pacte de fidélité
- établir une relation selon une définition de l'amour déduite de la relation parentale.

ces fonctionnements ne sont pas exhaustifs et peuvent être conjointement à l'oeuvre.


bon, j'espère que ça répond un peu à ta question vale, même si filliozat n'en dit pas plus sur les croyances qu'on peut avoir sur soi (enfin je n'ai pas trouvé) mais j'imagine que ne pas se confronter à ses croyances c'est ne pas affronter ses émotions véritables parce qu'elles remettraient en cause ceux qui ont permis que cette croyance se crée. (c'est une supposition, je ne sais pas de quelle croyance tu parles, mais je suppose que si quelqu'un a émis un jour un jugement sur toi, que tu l'as cru, remettre en cause cette croyance, ce serait remettre en cause le jugement de cette personne ou même cette personne elle même, et ça peut être trop douloureux ou trop dur, parce qu'il peut y avoir fidélité ou autre chose...)

Je ne suis pas formée, je ne suis que lectrice, donc peux évidemment me planter complètement, peut être que les autres auront un avis ou un regard différent ou même contraire, je en voudrais surtout pas avoir l'air de jouer à la psychologue de comptoir!

Pffff y'a rien à faire, je reste désespérement hermétique à ce bouquin
Les émotions sont censées être quelque chose de naturel et les voir décortiquées à ce niveau me laisse perplexe...
Je ne dois pas encore être prête.

Tu sais, limick, je pense qu'il y a un temps pour tout. Là, si tu ne le sens pas, ça n'est pas grave, va vers ce qui t'importe pour le moment.

Citation :

Ce que filliozat appelle "la collection de timbres", c'est l'accumulation de ressentiments. A chaque truc qui nous met en colère, on ravale sa colère, on ne dit rien, et puis au fur et à mesure de la journée ou de la soirée, on éclate, pour un ènième truc banal. C'est comme si on encaisse, on accumule les points et l'énergie pour enfin se donner la permission d'exploser

Je me reconnais bien dans la collectionneuse.

Merci shangai-li pour toutes ces précisions

je suis aussi d'accord, si ça ne te parle pas limick, ça n'a pas d'importance, on n'a pas toutes la même approche, il faut aller vers ce qui nous parle!

chrystel, je me doute bien que tu te reconnais là dedans, c'est exactement ce dont tu parles dans ton jdb en ce moment... (ça m'a fait tilter de voir ça sur ton journal après avoir écrit tout ça... je me suis dit: mais c'est ça! c'est exactement ce dont filliozat parle! C'est bien que tu aies pu te procurer ses bouquins)