Je succombe à l'envie et savoure le plaisir de vous faire partager ce texte, que j'ai adoré !
La fin est... J'aime !
Pour vivre vieux, mangeons heureux
By Dr Desmond Morris
Aujourd'hui agé de 73 ans, l'antropologue britannique Desmond Morris est l'auteur du célèbre singe nu.
Un jour que sa mère se délectait d'oeufs au bacon dégoulinants de graisse, elle lui a fait remarquer que, si elle s'obstinait à négliger les conseils des diététistes, elle mourrait jeune. Cela peut sembler cruel à dire à une mère, mais la sienne avait à l'époque 99 ans ! Elle avait traversé la plus grande partie du siècle sans jamais s'inquiéter de savoir si certains aliments étaient mauvais pour elle.
Ça avait bon goût, donc c'était bon pour la santé. Point final. Je crois que c'est cette attitude sereine face à la nourriture qui l'a maintenue dans une forme si resplendissante.
Manger sans être rongé par le remords facilite la digestion. Au contraire, grignoter du bout des dents une feuille de laitue en se culpabilisant à l'idée de reprendre une cuillerée de yogourt allégé gâche les plaisirs de la table. Votre système se rebelle, et les maigres bienfaits que vous pourriez tirer de ces privations à la mode sont largement éclipsés par les ravages du stress que vous vous infligez.
Les gourous de la santé croient de leur responsabilité sociale de nous dire ce que nous devrions manger ou pas. Leur argumentation pèche par deux défauts. Premièrement, ils changent d'idée comme de chemise : un aliment banni une année devient miraculeusement bon pour la santé l'année suivante. Deuxièmement, tous semblent avoir oublié que l'évolution de l'espèce humaine a fait de nous des omnivores et que c'est en mangeant de tout que nous avons finalement eu le dessus sur nos rivaux, les animaux. Donc plus notre nourriture sera variée, mieux nous nous porterons. Comme notre appareil digestif peut se débarrasser facilement des surplus, une alimentation variée lui permettra de n'utiliser que ce dont il a besoin.
Alors, pourquoi tant de gens souffrent-il aujourd'hui d'obésité, d'indigestion et autre troubles alimentaires ? La réponse est à rechercher dans notre style de vie. Si nous restons inactifs, nous devrions avoir moins faim et, par conséquent, manger moins. Mais il y a tellement de citadins inactifs qui vivent dans un état de tension extrême qu'il n'y a rien de surprenant à ce que leur système digestif réagisse mal. Et, s'ils se mettent à compenser en se suralimentant, ce n'est pas parce qu'ils ont faim, mais bien parce qu'ils sont stressés.
La nourriture est faite pour être dégustée, savourée et digérée à loisir. Si l'on se fie aux statistiques, je devrais être mort depuis 10 ans déjà. J'ai donc profité de mes dernières années pour tenter au moins une fois toutes les expériences culinaires possible et imaginables … et je suis toujours là. C'est peut-être dû en partie à mon profond mépris pour toutes les règles de santé édictées par les experts.
Quand sa mère a été sur le point de quitter ce monde (juste à temps, disait-elle, pour évité à la reine d'avoir à lui envoyer le télégramme de félicitations réservé aux centenaires ), elle lui a demandé si quelque chose lui ferait plaisir. « Un gin tonic, a-t-elle dit. Si je dois absolument partir, autant le faire avec un petit remontant.»