Je n'ai pas LA réponse, mais c'est un problème que je rencontre aussi. J'expérimente autour du trouble du réconfort.
Les personnes en surpoids ont, selon Zermati, un trouble du réconfort. Dans son livre, "Maigrir sans régime", il raconte comment il s'est réconforté d'un problème avec le meilleur gâteau au chocolat qu'il a pu trouver, un verre de bon vin et de la musique baroque. Et que comme c'est un mangeur régulé, il arrive à se réconforter ainsi.
Les personnes en surpoids n'arrivent pas à se réconforter (notamment parce qu'elles culpabilisent de manger, et qu'elles sont sensibles au discours ambiant qui dit à tort que c'est mal de manger des trucs caloriques, et aussi que seuls les faibles ont besoin de réconfort). Quand on est dans l'inconfort, on mange pour se réconforter, et comme ça ne fonctionne pas parce qu'on culpabilise, on mange encore, et ça fonctionne encore moins, donc on mange encore.
J'ai pensé à ça il y a trois mois. J'avais mes règles, et une taraudante envie de sucré, donc j'ai décidé de manger du sucré. Après un aliment, j'avais encore envie d'un autre, et puis d'un autre, et au bout d'un moment, j'ai senti que je n'avais plus faim, même plus envie de manger, mais que j'avais encore envie d'un aliment sucré. Là, j'ai arrêté, pour ne pas avoir mal au ventre, mais ça a été difficile. Je me suis rappelé de l'histoire du trouble du réconfort.
Du coup, pour le mois d'après, je me suis armée : j'ai décidé que si je le pouvais, le premier jour des règles, je mangerais, en mode réconfort, une mini-barre chocolatée (style "Célébrations"). En mode réconfort, c'est-à-dire en respirant une ou deux fois avant, bien centrée sur ma respiration, pour être bien dans l'ici et le maintenant. Puis prendre ma barre chocolatée, pour la déguster dans les règles de l'art : la sentir, la toucher, puis la mettre dans ma bouche, la faire tourner, sans la mâcher, la laisser fondre, percevoir les goûts, les arrière-gouts, les textures. Mâcher un peu pour percevoir les nouvelles sensations, les nouveaux goûts et textures qui se dégagent. Puis quand j'estime que je ne peux plus en retirer un goût intéressant, avaler en suivant son trajet dans ma gorge et mon oesophage (je fais la version courte : sur le site Linecoaching, la vidéo d'apprentissage de la dégustation dure 12 minutes, sur un grain de raisin sec. Une fois qu'on a fait ça, on ne voit plus les aliments de la même façon ! C'est intensément érotique, un aliment qu'on déguste !!!)
Avec une mini-barre, j'avais mon réconfort ! Je n'ai eu aucune envie de prendre une autre mini-barre, et je me sentais vraiment mieux. J'avais toujours mal au ventre, mais j'étais réconfortée pour de vrai.
Le mois suivant, j'étais dans une période de stress, donc mes règles ne m'ont pas perturbée plus que ça : j'étais déjà en plein inconfort avant, donc je n'ai pas pu continuer mon expérience. Je n'ai pas eu envie de manger plein de sucré, alors que j'étais déjà dans l'inconfort du stress : vu que je n'arrivais pas à me poser, à être dans l'ici et maintenant, je savais que la nourriture n'allait pas être réconfortante. Or j'avais besoin de réconfort, pas de nourriture. Et la nourriture ne me réconforte que si je la mange en la dégustant à fond.
Pour le moment, ce que j'en tire comme conclusion, c'est que manger plein d'aliments sucrés comme je le faisais, ça ne me réconforte pas, alors que si j'en choisis un très calorique et que je le déguste en étant à fond dans la dégustation, ça me réconforte, et je n'ai plus cette envie de manger encore et encore du sucré.
Je ne sais pas si ça va vraiment changer mon comportement, mais en tous cas, ça m'a déjà permis de voir, déjà, que j'avais un trouble du réconfort. Le docteur Zermati le dit dans son livre, mais je ne l'avais pas expérimenté dans mon corps. Là, je l'ai fait. Et ça m'a permis de voir, aussi, que je pouvais arriver à me réconforter même pendant mes règles. Que ça marchait pour de vrai.
(Et en plus, la barre chocolatée qui m'a réconfortée, elle n'était même pas très bonne !)