Faim ou juste envie de manger?

J'ai parfois du mal à reconnaitre, au début en tous cas, si j'ai vraiment faim, ou si j'ai envie de manger.

En ce qui me concerne et autant que j'ai pu réfléchir à la question:

Quand il s'agit vraiment de faim:
- la sensation n'est pas forcément désagréable
-ca peut toujours attendre un peu
- ca peut sa faire un peu oublier, et puis revenir plus tard un peu plus fort
-ca n'entraine pas de compulsion
-le fait d'avoir faim augmente mon plaisir à manger
-quand j'ai faim et que je mange, je peux ensuite bien ressentir la satiété

Quand il s'agit d'envie de manger:
- c'est impérieux, il "faut " que je mange immédiatement
- je peux essayer de résister, mais que je résiste ou que je craque, je me sens mal
-c'est souvent lié à une anxiété latente, mais des fois je en perçois pas l'anxiété, c'est comme si l'envie de manger remplacait l'anxiété. Ce qui fait que l'anxiété ne vient que si je résiste délibérément à l'envie de manger (si je ne résiste pas, c'est la culpabilité, guère mieux!)
-ca vient d'un coup, je ne sais pas trop pourquoi
- ca peut porter au départ sur un aliment particulier, mais ca vire souvent en compulsion sur tout et n'importe quoi (envie de "se remplir").

Ce qui rend les choses parfois compliquées à distinguer, dans un premier temps, c'est que la sensation de noeud à l'estomac de la faim n'est pas tellement différente de celle de l'anxiété je trouve ... Des fois, je ne sais pas trop à quoi m'en tenir, surtout pour les fringales de fin d'après midi (la mauvaise heure pour moi).

Tu as super bien décrit ce que je ressens moi-même

(normal on est jumelles :haha: )

Maintenant ça m'arrive de résister à la faim, par exemple si je sais que le repas est raisonnablement proche ou que je n'ai rien sous la main qui me ferait vraiment plaisir à manger, sauf quand vraiment je me sens mal.

Par contre je ne résiste plus à l'envie de manger (c'est généralement un truc particulier), parce que là y a danger de boule de neige... donc si j'ai juste envie de manger un truc genre deux carrés de choco ou un morceau de gâteau, je le mange et normalement ça s'arrête là. Si j'ai vraiment envie de continuer, je ne lutte pas non plus et j'attends d'avoir faim pour remanger quitte à sauter un repas.

Oui, la faim se gère facilement, on peut décider d'y céder, ou d'attendre le repas pour manger en famille, ou de manger juste un peu, ou la faire durer juste pour le plaisir de la sentir (et de se dire si j'ai un peu faim c'est que je n'ai pas trop mangé...).

L'envie de manger c'est drolement plus compliqué. Moi c'est trés rare que j'arrive vraiment à y associer une émotion que je puisse verbaliser ou qui soit consciente. La plupart du temps c'est associé à de l'anxiété physique (Zermati décrit bien les sensations physiques de l'anxiété dans son dernier bouquin je trouve). C'est pas des manifestations extrêmes (ca ca m'est arrivé 2 fois seulement dans ma vie de faire de vraies crises d'angoisse, avec perte de souffle etc..., à un moment où je vivais trés mal ma situation professionnelle, et c'est pas marrant du tout). Mais là c'est trés diffus, et totalement coupé d'un truc qui n'irait pas. En plus en ce moment, j'ai franchement pas à me plaindre de ma vie, tout roule.
Et c'est pas évident de trouver la bonne manière de gérer ces épisodes pour éviter une crise.
Je pense que effectivement, accepter de manger sans faim, en y prenant plaisir et en appréciant, et en se faisant confiance pour réguler plus tard est encore la meilleure politique. Je prfèrerai bien sur ne plus avoir ce réflexe de soigner l'anxiété par la bouffe, mais pour le moment je n'y ai trouvé aucun substitut vraiment valable (sachant que j'évite les anxios).
Il y aurait une autre manière de faire, c'est de s'occuper à faire une autre activité prenante, mais c'est dans ces moments là justement que j'ai du mal à m'y mettre.

Je me retrouve exactement dans ce que vous dites toutes les deux. Rarement, j'ai réussi à détourner mon attention par une activité, mais l'envie est toujours sous-jacente. J'essaie dans ce cas d'arrêter toute activité et d'analyser ce qui me manque. C'est dans ces moments que j'ai découvert que je me cachais des manques : besoin d'exister en faisant autre chose, de rencontrer des gens, etc... Ce sont des moments très enrichissants pour découvrir ce dont on a besoin. C'est un travail à moyen ou long terme je pense, et même si on fini finalement par succomber à l'envie de manger, on s'en est au moins servi pour mieux se comprendre, ce qui nous permet d'agir et donc d'avoir moins de moment futurs d'envies qui cachent des ennuis autres.